Mi-juin 2023, les feuilles de route pour la décarbonation des 50 sites représentant 55% des émissions de CO2 de l’industrie française ont été présentées au gouvernement. Elaborées par les industriels concernés, en lien avec les experts de l’Etat, ces feuilles de route identifient l’électricité comme premier levier pour cette décarbonation.
Si l’électrification est désormais une réalité palpable pour la mobilité, le phénomène est moins visible pour l’industrie. Et pourtant, les industriels installés en France qui sont gros consommateurs énergétiques se lancent tous dans l’électrification de leurs procédés. Selon un rapport récent (enlever le 1 sur le web), les fours industriels représentent 60 % de la consommation d’énergie de chauffage industriel en France et 90 % de l’énergie consommée par ces activités provient de combustibles fossiles.
RTE prévoit dans son scénario dit « A », c’est-à-dire celui permettant d’atteindre les objectifs climatiques et de réindustrialisation, que la moitié des consommations de l’industrie sera électrifiée en 2035.
Y aura-t-il suffisamment d’électricité ? Oui répond RTE
Selon l’étude RTE de septembre 2023, dans un scénario où tous les objectifs de décarbonation et de renforcement de la souveraineté industrielle seraient atteints, la consommation électrique augmenterait de 20 à 35% en moins de 15 ans. A ce sujet, RTE affirme que la sécurité d’approvisionnement va se renforcer au cours des prochaines années.
Cette sécurité repose néanmoins sur le développement plus large de l’efficacité énergétique (consommer moins et mieux) et du développement de la capacité de flexibilité (consommer au bon moment par rapport à la production) qui va de pair avec le développement accéléré d’une énergie décarbonée, par essence non pilotable.